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Hommage à Mae C. JEMISON

Un parcours cosmique pour une citoyenne vraiment géniale

I Introduction


      Ce texte vise à rendre hommage à tous ceux qui, à force de courage , de constant labeur et de sacrifices innombrables ont hissé l'être humain jusqu'aux plus hauts sommets de la planète et surtout, il vise aussi à honorer la mémoire de ceux qui, dans cette quête cosmique, afin de nous ouvrir la route des étoiles, y ont laissé leur vie, tant du côté américain que du côté soviétique.

      Nous ne pouvons, ici, les citer tous, mais de notre mémoire fugitive, extrayons cependant les noms de:V. KOMAROF, première victime connue de l'espace, en Avril 67, après l'atterrissage manqué de son Soyouz 1, puis de Judith RESNIK ingénieur en electricité de 37 ans, qui (après Sally RIDE en Juin 83 ), fut la deuxième femme astronaute en 1984 et qui a disparu le 28/01/86 dans l'explosion de la navette Challenger qui entraîna aussi la mort de 6 autres astronautes dont Christa C.Mac AULIFFE, 37 ans, 2ème femme de cette navette, professeur d'anglais, choisie parmi des milliers de candidats et aussi ce qui doit être souligné, le noir américain Ronald Mc NAIR de 36 ans, qui était un grand spécialiste du Laser.

II La genèse de l' affaire.Qui est Mae C. Jemison ?


      Dans son numèro 417 (que tous les écoliers antillais devraient conserver précieusement) du 20 au 26 sep 1997 de son TV Magasine, le quotidien France-Antilles, sous la plume de Claude Rippon avec la collaboration de l'Association Tropiques, nous présente en première page la photographie de Mae. C.Jemison pour nous rappeler sans doute le cinquième anniversaire de l'apogée de sa carrière: son lancement dans la navette Endeavour le 12 Septembre 1992. Voyez donc l'image ci-dessous:


      Le 17 oct. 1956 naissait Mae.C. Jemison à Decatur au nord de Birmingam en Alabama. Si l'on se rappelle que l'Alabama était à ce moment là, le bastion des états, les plus réfractaires à l'intégration des noirs dans les écoles réservées aux blancs, l'acquisition pour la petite Mae d'un savoir de haut niveau n'a vraisemblablement pas été sans d'innombrables embûches...D'ailleurs Mae raconte, elle même, l'anecdote "savoureuse" glanée à son école maternelle: " Qu'aimerais-tu faire quand tu seras plus grande?" lui demanda un jour sa maîtresse. "Une scientifique" dit sans hésitation Mae."Tu veux dire une nourrice" lui rétorqua cette maîtresse, qui, au lieu de l'encourager, voulait lui rappeler ainsi, le rôle principal de la femme noire à l'époque.

      En effet, il serait peut être utile de rappeler à ceux qui l'ignorent ou qui ont la mémoire courte, que si déjà le 21 Dec.1956, la Cour Suprême des USA avait aboli la ségrégation, le 3 Sep 1957, le Gouverneur Orval Faubus faisait pourtant interdire, à Little Rock, par la Garde Nationale, l'entrée d'un lycée blanc à 9 étudiants noirs, si bien que le Président des USA, dû envoyer les troupes fédérales pour faire respecter l'ordre, mais cependant, les autorités locales péfèrérent fermer les écoles plutôt que d'admettre l'entrée d'étudiants noirs dans leurs écoles blanches et les échauffourées continueront longtemps encore, alors que le grand leader noir Martin Luther King, était plusieurs fois arrêté puis relaché.

      Alors que Mae allait avoir 6 ans, elle a pu se souvenir de l'incroyable affaire de l'étudiant noir James Meredith, qui s'est vu refuser l'entrée de L'Université du Mississipi, malgré le fait que, la Cour Suprême, le 10 Sept 1962, l'y autorisait formellement. Le Gouverneur Roos Barnet vint alors en personne lui en interdire l'accès et après une nuit d' émeute, 15 000 fédéraux seront mobilisés pour assurer la garde de Meredith et l'accompagner dans le suivi de ses cours dans cette Université. Après bien des déboires Martin Luther King recevra lui, cependant, le prix Nobel en 1964, mais il sera assassiné en 1968.

      C'est donc dans ce contexte plutôt trouble que Mae poursuit ses études pour se voir décerner en 1977, sa licence d'ingénieur chimiste au Stanford University et en même temps aussi la licence de lettres en art africain et en études afro-amèricaines.

      Mae aurait bien pu s'arrêter là, mais c'était bien mal la connaître ou mal préjuger de son obstination. Elle se lance alors dans des recherches sur l'art photographique, les arts plastiques et étudie les langues comme le russe, le japonais et même une langue africaine : le swahili. Puis quelques années plus tard, elle obtient son doctorat de médecine et participe à des missions humanitaires à Cuba avec l'AMSA (American Medical Student Association), puis part 1979, en voyage d'étude sur la santé en milieu rural au Kenya, puis en Thaïlande où elle s'occupe de réfugiés Cambodgiens en 1980.

      Ses divers travaux d'études et actions humanitaires vont lui permettre de recevoir de nombreuses récompenses et décorations honorifiques qui auraient bien pu suffire à asseoir sa notoriété et lui offrir une bonne place dans la société. Mais pourtant, elle ne s'arrête pas là. C'est maintenant le domaine informatique en plein essor qui la passionne et la programmation des ordinateurs, l'impression de circuits et la production de disques durs, et jusqu'à la spectographie par résonnance magnétique nucléaire des scanners médicaux, n'ont plus de secrets pour elle.

      En 1987 elle présente sa candidature à la NASA et en Juin 87, elle fait partie des 15 sélectionnés , parmi 2000 candidats. Elle suit alors une année d'entraînement complet et en 1988 elle reçoit la qualification d'astronaute et est chargée de réaliser et de vérifier la bonne marche des logiciels informatiques du Centre Spatial Kennedy. Maîtrisant, on le sait, le japonais, elle était toute désignée pour accomplir des expériences commandées par Tokio au cours de la mission STS-47 et le 12 Sept. 92 la navette Endeavour faisait vibrer l'air de ses 3250 tonnes de poussée (comme pourraient le faire environ 38 Boeings 747 au décollage) emportant dans ses entrailles pour une durée de 7 jours 22 h et 30 minutes, vers une gloire bien méritée, notre désormais citoyenne du Cosmos Mae C. Jemison, première astronaute noire des USA et dont le cursus universitaire et la réussite professionnelle, ne peuvent que nous interpeller et nous permettre de nous interroger sur les limites de la soif de connaissances de l'être humain.

      En 1989, Mae C. Jemison est élue "femme de l'année" par Gamma-Sigma et est faite Docteur Honoris Causa de multiples Universités, et, certaines écoles même, sont baptisées de son nom.

III Conclusion.


      En 1993 Mae C. Jemison quitte la Nasa , où elle aurait pu, pourtant, attendre sereinement une retraite dorée, pour mener des projets scientifiques personnels impliquant la vie de minorités et dirige alors le Jemison Group Inc à Houston au Texas , gère aussi le Jemison Institut des Technologies Avancées et anime en plus "The Earth We Share" (La terre que nous partageons), un camp scientifique international au nord de Chicago auxquels participent, gratuitement, les étudiants du monde entier afin de promouvoir le savoir chez les plus démunis et chez ceux qui n'ont pas pu avoir un accès logique et normal à la connaissance scientifique et vivre ainsi, quand cela se présente, en harmonie avec leur environnement.

      Merci donc à vous chère Mae C. Jemison pour tout cela. Il ne vous reste plus qu'à recevoir, la plus raffinée des récompenses : Le prix Nobel de la Paix (A défaut du prix Nobel de l'Action Humanitaire qui devrait déjà exister). Alors, Messieurs les quêteurs de Stockholm , au travail...

P.S : Nous avons, le 12/12/2000, reçu l'ouvrage d'Anne-Catherine Souchon "Femmes de l'Espace" publié en Fin 2000 par les Editions Carnot, 10 Quai Jean Mermoz, 78400 Chatou, mais à la page 102, il est écrit que Mae Jemison est née le 17 Octobre 1957, alors que nous avions trouvé plus haut le 17 Oct 1956. Si un aimable internaute pouvait nous confirmer la bonne date, nous lui serions infiniment reconnaissant.

      Le 31/12/02, nous avons reçu d'un aimable internaute le lien suivant qui est consacré justement aux femmes astronautes :


      Il semblerait alors que 1957, soit la bonne date de naissance de M. Jemison.

  Article mis en page le 01/01/98, et revu le 15/07/2001 , puis le 06/01/03, puis le 30/05/05, puis le 24/03/08.

IDYLLE Fred


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